Cantines scolaires : pourquoi plusieurs villes ont décidé de bannir le thon des assiettes des enfants

Huit villes — dont Paris, Lyon, Lille, Rennes, Grenoble, Montpellier, Bègles et Mouans-Sartoux — ont fait un choix fort: retirer le thon des repas servis aux élèves. La raison? Le poisson serait trop souvent contaminé au mercure, un métal lourd qui, à forte dose, peut être dangereux pour la santé, surtout chez les enfants.

Ce métal s’accumule au fil du temps dans l’organisme et peut affecter le système nerveux. D’où la décision des mairies d’appliquer le principe de précaution.

En 2024, les ONG Bloom et Foodwatch avaient analysé près de 150 conserves de thon. Résultat: 100 % contenaient du mercure, et certaines dépassaient même la limite fixée par l’Union européenne.

Face à ce constat, et à l’absence de réaction immédiate de l’État, certaines municipalités ont préféré agir elles-mêmes.

Pour les élus, il ne s’agit pas d’interdire le thon pour toujours, mais de revoir les règles. Actuellement, la limite légale de mercure est de 1 mg/kg pour le thon, alors qu’elle est de 0,3 mg/kg pour d’autres poissons. Les villes réclament un alignement à 0,3 mg/kg, afin de garantir une sécurité renforcée pour les enfants.

En attendant, le thon restera absent des assiettes dans leurs cantines.

De leur côté, les industriels du secteur affirment que leurs produits respectent les normes européennes. Selon eux, les contrôles montrent même des taux de mercure trois fois inférieurs aux limites autorisées. Ils estiment donc que l’interdiction n’est pas justifiée et qu’elle alimente inutilement l’inquiétude.

Pas de panique: le thon n’est pas interdit dans le commerce, et consommé de manière occasionnelle, il n’y a pas de danger avéré. En revanche, il est conseillé de varier les sources de poisson (saumon, sardine, maquereau, truite…) pour profiter de leurs bienfaits sans excès de mercure.

Cette interdiction du thon dans les cantines scolaires n’est pas une lubie, mais une mesure de précaution en attendant des normes plus strictes. À la maison, inutile de bannir complètement le thon: l’important est de miser sur la variété dans l’assiette, pour la santé comme pour le plaisir.