Manger tôt pour brûler plus : pourquoi l’horaire des repas change tout

mardi 18 novembre 2025 15:00 - Adèle Peyches
Manger tôt pour brûler plus : pourquoi l’horaire des repas change tout

Dîner à 18 h ou à 21 h, ça ne change pas grand-chose? Eh bien si! Selon une étude publiée dans Cell Metabolism et relayée par ScienceAlert, l’heure à laquelle on mange influence directement la façon dont notre corps brûle et stocke les graisses. En clair, manger tard pourrait favoriser la prise de poids, même si l’on ne change rien à son alimentation.


Trois mécanismes qui expliquent tout

L’équipe du neuroscientifique Frank Scheer, de la Harvard Medical School, a voulu comprendre pourquoi les repas tardifs pouvaient favoriser le stockage du gras. Pour ça, ils ont mené une étude très contrôlée sur 16 participants en surpoids ou obèses, dans deux conditions distinctes :

  • Dans la première, les repas étaient pris à 9 h, 13 h et 18 h.
  • Dans la seconde, ils étaient décalés à 13 h, 17 h et 21 h.

Résultat ? Trois effets majeurs ont été observés :

  1. Le métabolisme ralentit : le corps brûle moins de calories après un repas tardif.
  2. La faim augmente : les taux de leptine, hormone de la satiété, chutent lorsqu’on mange tard.
  3. Le stockage du gras s’intensifie : les gènes liés à la création de nouvelles cellules graisseuses (adipogénèse) s’activent davantage, tandis que ceux impliqués dans la dégradation des graisses (lipolyse) se calment.

En résumé : manger tard = brûler moins, stocker plus.

Quand nos gènes suivent l’horloge

Notre métabolisme fonctionne selon une horloge biologique interne : le fameux rythme circadien. Cette “pendule” régule tout, de la température du corps à la production d’hormones. Et elle n’aime pas trop qu’on la dérègle.

Manger tard revient un peu à donner à manger au corps alors qu’il se prépare déjà à dormir. Résultat :

  • La digestion est plus lente.
  • L’organisme dépense moins d’énergie.
  • Les signaux de satiété sont perturbés.

Selon l’étude, même avec un apport calorique identique et un sommeil équivalent, les volontaires qui mangeaient à 21 h brûlaient moins de graisses que ceux qui dînaient à 18 h.

Ces résultats montrent que l’heure du repas influence la physiologie humaine, indépendamment des autres facteurs du mode de vie”, précise Frank Scheer.

L’heure idéale pour dîner (selon la science)

D’après les données observées, le moment clé se situerait avant 19 h pour la majorité des individus. Manger plus tôt dans la soirée laisse au corps 3 à 4 heures pour digérer avant le coucher, ce qui favorise la régulation de la glycémie et la combustion des graisses.

Mais attention : tout dépend aussi de votre rythme de vie ! Si vous vous couchez tard, un dîner vers 20 h reste tout à fait correct, l’idée, c’est surtout d’éviter de manger juste avant d’aller dormir.

Et si on ne peut pas manger plus tôt?

Pas de panique, il n’est pas question de tout révolutionner du jour au lendemain. Voici quelques astuces validées par les diététiciens pour limiter l’impact des repas tardifs :

  1. Allégez le dîner : privilégiez les protéines maigres (poisson, tofu, œufs), les légumes et les fibres, plutôt que les plats riches en glucides ou en graisses.
  2. Évitez les sucres rapides le soir (desserts, jus, céréales sucrées). Ils favorisent les pics d’insuline, donc le stockage.
  3. Écoutez la faim réelle, pas l’habitude : parfois, on dîne tard parce qu’on a “toujours fait comme ça”, pas parce qu’on a faim.
  4. Bougez un peu après le repas : une marche de 10 à 15 minutes aide à réguler la glycémie et à activer le métabolisme.

Le lien entre heure des repas et sommeil

Autre observation intéressante : dîner tard perturberait aussi la qualité du sommeil. En effet, la digestion mobilise de l’énergie et augmente la température corporelle, alors que le sommeil réclame exactement l’inverse.

Or, un mauvais sommeil est lui-même associé à une prise de poids plus facile : il dérègle les hormones de la faim (ghréline) et de la satiété (leptine). Un vrai cercle vicieux !

Manger plus tôt, c’est aussi mieux dormir — et mieux réguler son appétit le lendemain”, rappellent les chercheurs.

En résumé

  • Manger tard ralentit la combustion des graisses,
  • Augmente la sensation de faim,
  • Et stimule le stockage du gras via l’activation de certains gènes.

Le corps préfère un dîner tôt, léger et régulier : entre 18 h et 19 h 30, idéalement.

Alors, ce soir, si vous hésitez entre “encore un épisode” ou “mettre la table tout de suite”… vous savez quoi faire ;) 

Adèle PeychesAdèle Peyches
Responsable éditoriale qui a seulement hâte de l’hiver pour manger des raclettes!
Passionnée de gastronomie et toujours en quête de nouvelles pépites culinaires, j'ai d'abord suivi des études de droit avant de revenir à mon premier amour : le goût des bons produits et le plaisir du partage autour de la table :)

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