PFAS dans l’eau potable : ce que révèle la grande étude de l’Anses, et pourquoi cela nous concerne tous

lundi 8 décembre 2025 11:16 - Adèle Peyches
PFAS dans l’eau potable : ce que révèle la grande étude de l’Anses, et pourquoi cela nous concerne tous

Les PFAS, aussi appelés polluants éternels, s’invitent de plus en plus dans le débat public...

À quelques jours de la mise en place d’une surveillance obligatoire de 20 PFAS dans l’eau du robinet, l’Anses vient de publier une vaste étude très attendue. Le constat est clair: certaines substances, notamment le TFA, sont présentes quasiment partout. Alors, faut-il s’inquiéter? Et que faut-il retenir de cette enquête? On fait le point simplement.


Une étude menée sur deux ans un peu partout en France

Entre 2023 et 2025, le laboratoire d’hydrologie de Nancy de l’Anses a analysé 647 échantillons d’eaux brutes (rivières, nappes…) et 627 eaux du robinet représentant environ 20 % de l’eau distribuée en France (source : UFC que choisir).

Dans chaque échantillon, 35 PFAS ont été recherchés :

  • les 20 PFAS qui seront contrôlés systématiquement dès l’an prochain ;
  • et 15 autres PFAS jugés “intéressants” à surveiller, dont le fameux TFA.

Pourquoi ces substances ? Parce que les PFAS sont extrêmement persistants dans l’environnement et très difficiles à éliminer.

Ce que l’étude montre: une contamination généralisée, mais pas toujours au-dessus des seuils

Premier constat : sur les 35 PFAS recherchés, 20 sont détectés dans les eaux brutes et 19 dans l’eau du robinet.

Mais la bonne nouvelle, c’est que la somme des 20 PFAS réglementés reste très faible dans la majorité des cas.

Elle n’est même pas quantifiable dans :

  • 421 analyses d’eaux brutes,
  • 438 analyses d’eau du robinet (source : article fourni).

⚠️ Cependant, des dépassements existent :

  • 9 échantillons d’eau du robinet dépassent le seuil européen de 0,1 µg/l.

Les concentrations observées vont de 0,11 à 0,451 µg/l.

Le TFA: la substance la plus présente… partout

C’est la star (malheureusement) de l’étude. Le TFA se retrouve dans :

  • 92 % des échantillons,
  • avec une concentration moyenne de 1,15 µg/l,
  • et un record à 25 µg/l mesuré près de Salindres, dans le Gard (source : article fourni).

Pourquoi une telle présence ?

Parce que le TFA vient de plusieurs sources :

  • émissions de gaz fluorés,
  • rejets industriels,
  • dégradation de pesticides utilisés en agriculture.

L’étude confirme donc une contamination quasi généralisée.

Un autre PFAS sous surveillance: le TFMSA

Moins connu, mais détecté dans 13 % des échantillons, avec une concentration médiane de 0,28 ng/l et un maximum à 4,9 µg/l (source : article fourni).

On en sait encore peu sur cette substance. L’Anses évoque plusieurs pistes :

  • utilisation industrielle comme catalyseur,
  • possible métabolite de certains pesticides.

Là encore, beaucoup de questions restent ouvertes.

Faut-il s’inquiéter? Une réponse… nuancée

L’étude semble rassurante pour une partie des PFAS :

Seuls 9 échantillons d’eau du robinet dépassent les seuils européens actuels pour la somme des 20 PFAS concernés.

Mais pour le TFA, c’est plus compliqué.

Petit rappel: c’est quoi exactement les PFAS?

Les PFAS regroupent des milliers de molécules utilisées depuis les années 1950 : poêles antiadhésives, textiles imperméables, cosmétiques, mousses anti-incendie, emballages alimentaires…

Pourquoi posent-ils problème ?

Ils sont quasi indestructibles dans l’environnement.

Ils s’accumulent dans l’eau, les sols, les organismes vivants.

Plusieurs PFAS sont associés à des effets néfastes sur la santé (perturbations hormonales, immunité, fertilité…).

D’où leur surnom : polluants éternels.

Ce qu’il faut retenir simplement

Pour résumer, voici les trois points essentiels (à mettre en gras si tu veux) :

  • Oui, les PFAS (et en particulier le TFA) sont très présents dans l’eau potable en France.
  • La plupart des eaux du robinet restent dans les limites actuelles, mais ces limites sont discutées.
  • Le TFA est détecté partout, et sa future valeur sanitaire européenne sera déterminante.
Adèle PeychesAdèle Peyches
Responsable éditoriale qui a seulement hâte de l’hiver pour manger des raclettes!
Passionnée de gastronomie et toujours en quête de nouvelles pépites culinaires, j'ai d'abord suivi des études de droit avant de revenir à mon premier amour : le goût des bons produits et le plaisir du partage autour de la table :)

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