Valence Romans, un territoire qui s’invite à table
Entre vallée du Rhône et contreforts du Vercors, Valence Romans s’impose comme une véritable terre de gastronomie. La région a toujours eu un pied dans l’excellence – avec ses chefs étoilés et ses produits d’exception – et un autre dans la convivialité, celle des marchés, des fêtes de village et des spécialités populaires. Depuis 2015, le Valence en Gastronomie Festival incarne ce double visage. Dix ans après sa création, l’événement est devenu un rendez-vous attendu, où producteurs, artisans et cuisiniers partagent leur passion avec le grand public.
Mais réduire Valence Romans à son festival serait injuste! Toute l’année, ce territoire vit au rythme de la gastronomie. Dans les restaurants, dans les musées, dans les exploitations agricoles, partout on retrouve ce lien direct entre un produit, une histoire et un savoir-faire, et bien plus encore ;)
Les grandes tables du territoire
De l’étoile au bistrot, une même exigence
Impossible de parler de Valence sans évoquer Anne-Sophie Pic. Avec trois étoiles Michelin à la Maison Pic, la cheffe incarne une lignée prestigieuse et un style culinaire unique, marqué par la subtilité des accords et la recherche de saveurs inédites. Son influence dépasse largement les frontières du territoire : elle attire à Valence des gourmets du monde entier!
À ses côtés, d’autres tables étoilées renforcent ce prestige. La Cachette, dirigée par le chef japonais Masashi Ijichi, propose une cuisine à la croisée des cultures : française par ses bases, japonaise par sa précision et son épure. Carpaccio de Saint-Jacques, gibier, desserts raffinés : chaque plat est une démonstration de justesse. La carte des vins, riche de 600 références, voyage de la vallée du Rhône jusqu’au Japon.
Mais la gastronomie ne se limite pas aux étoiles. Le Bistrot des Clercs, institution locale, perpétue l’esprit de la brasserie française : nappes blanches, moulins à poivre, plats généreux faits maison. Une adresse qui rappelle que la gastronomie vit aussi dans la simplicité et la régularité d’une cuisine de qualité :)
Gastronomie durable et circuits courts
À la Maison Grizlaw, la cheffe Carine Stern défend une cuisine qui respecte le terroir et les saisons, avec une touche personnelle parfois surprenante et sans jamais trahir les produits. La carte change toutes les 5 semaines. En ce moment, on peut déguster un Tataki de thon mariné aux épices Shichimi Togarashi (notamment piment, sésame, algues nori et sansho), caviar d’artichaut, edamame (fèves de soja) marinés aux zestes d’agrumes et coriandre, émulsion légère de Teriyak, un Poulpe snacké à la plancha au chorizo sauce chimichurri (condiment à base d’ail, persil et flocons de piment rouge avec des épices comme paprika, origan, cumin, thym, coriandre, citron et laurier), pulpe de choux-fleur et tuile à l’encre de sèche ou encore un Filet de bœuf Aubrac ou Limousine (origine Drôme) en croûte « comme un Pithivier » au foie gras des Landes ou du Périgord duxelle de champignons (beurre, ail et échalotes), choux vert et jus réduit au Porto.
Les fromages de la Maison Mons et des desserts raffinés comme un Finger aux coings, avoine et gingembre coings en pâte de fruit et pochés, crème diplomate à l’avoine et glace au gingembre… avec un granola!
À Romans, le restaurant Mandrin illustre une autre facette du terroir : celle d’une cuisine traditionnelle servie dans un bâtiment classé du XVIᵉ siècle. Murs de galets, plafonds voûtés et cour historique offrent un décor unique à des plats préparés maison, du pain aux sauces.
Enfin, le Mandibule, situé à Alixan, pousse l’engagement locavore à l’extrême. Le chef Maxime Szczepaniak ne travaille que des produits issus d’un rayon de 20 km. Poissons, légumes, céréales, viandes… chaque ingrédient est sélectionné avec soin pour garantir fraîcheur et traçabilité. Membre du Collège Culinaire de France, le restaurant illustre parfaitement cette nouvelle génération de tables qui veulent concilier gastronomie et responsabilité!
Les produits emblématiques: identité d’un territoire
La raviole, un symbole populaire
La raviole de Romans est plus qu’un mets : c’est un emblème. Cette petite pâte farcie au fromage et au persil est inscrite dans le patrimoine culinaire depuis plus d’un siècle. À la Cité de la Raviole, l’exposition raconte son évolution : la recette d’origine, la fabrication semi-artisanale de la maison Mère Maury, l’essor industriel qui l’a popularisée en France. Le parcours ludique et pédagogique se termine par une dégustation qui rappelle pourquoi la raviole reste indissociable de l’identité romanaise.
Le diamant noir de la Drôme
Autre produit phare : la truffe noire. À la Baume Saint Antoine, Karine et Franck partagent leur passion pour la Tuber melanosporum. Entre explications techniques, démonstration de cavage et dégustations, les visiteurs plongent dans un univers où patience et savoir-faire se transmettent de génération en génération. La Drôme est l’un des plus grands terroirs trufficoles de France, et cet atout unique contribue à l’image haut de gamme du territoire.
La noix, héritage séculaire
Dans la vallée, la noix de Grenoble AOC est cultivée depuis le Moyen Âge. Aux Terres des Matras – Noix & Compagnie, exploitation familiale depuis 1702, Marie-Lise et Sabine décline la noix en huile, vinaigre, moutarde et autres produits apéritifs plus inventifs les uns que les autres. La ferme, aujourd’hui en conversion bio, associe tradition et modernité. À côté des noix, on trouve aussi truffes, lavande, lavandin, pommes de terre et bien d'autres produits d'exception. Chaque produit est travaillé sans arômes ni colorants, avec une recherche constante de qualité gustative.
Fruits et vignobles
Les vergers de la Drôme complètent ce tableau : abricots, pêches, cerises colorent les étals des marchés en été. Les vignobles voisins – Crozes-Hermitage, Saint-Joseph, Cornas – offrent des vins réputés qui accompagnent à merveille les spécialités locales. La Drôme est aussi l’un des départements pionniers du bio en France, ce qui renforce encore son image de terre de qualité et de respect des ressources.
Quand le patrimoine nourrit la gastronomie
Mémoire arménienne à Valence
Le Centre du Patrimoine Arménien rappelle que la gastronomie n’est pas qu’une affaire de goût, mais aussi de mémoire et d’identité. Installé dans un bâtiment moderne, le centre retrace l’histoire de la diaspora arménienne, arrivée en nombre à Valence après le génocide de 1915. L’exposition permanente présente plus de 2 000 documents d’archives, des témoignages et des objets du quotidien. Une visite émouvante qui se conclut souvent par une dégustation de spécialités arméniennes, liant mémoire et cuisine.
L’héritage du cuir à Romans
À Romans, le Musée de la Chaussure raconte une autre histoire, celle du cuir et du soulier, qui a fait la renommée de la ville. Installé dans l’ancien couvent de la Visitation, il abrite plus de 20 000 pièces, dont certaines spectaculaires : poulaines médiévales, chopines vénitiennes, chaussures de créateurs comme Jourdan ou Louboutin. Cet héritage artisanal, longtemps moteur économique de la ville, retrouve aujourd’hui un second souffle grâce à la Cité de la Chaussure et aux marques locales.
Les projets d’avenir
L’Aventure Gastronomique
Prévue pour 2027, L’Aventure Gastronomique sera un parcours immersif de 1 400 m² dédié à la découverte culinaire. Treize étapes permettront de comprendre les techniques, de participer à des ateliers, de déguster et de rencontrer les artisans. Le projet, soutenu par des figures locales comme Franck Vidal et Franck Veyrat, s’appuie sur des partenaires prestigieux : Maison Pic, Valrhona, Chabert & Guillot, Maison Nivon. Objectif : faire de Valence une capitale européenne de la culture gastronomique.
La Halle Terroir et les Jardins de la Cathédrale
La ville investit aussi dans de nouveaux lieux. La Halle Terroir, qui prendra place dans l’ancienne halle Jean-Bouin, rassemblera une vingtaine d’artisans (bouchers, boulangers, fromagers, cavistes…) et un restaurant, sur plus de 1 300 m². Les Jardins de la Cathédrale, en basse ville, offriront un espace de promenade de 2 000 m², mêlant patrimoine et aménagement paysager.
L’agriculture de demain
Enfin, la Ferme Intégrale à la Baume-d’Hostun illustre l’avenir de l’agriculture. Grâce à l’aquaponie, poissons et légumes cohabitent dans un système vertueux qui permet d’économiser 90 % d’eau. Avec 40 tonnes de sandres et 60 tonnes de légumes produits chaque année, l’exploitation fournit déjà les restaurants locaux, dont le Mandibule. Preuve que durabilité et gastronomie peuvent aller de pair.
Une destination à déguster toute l’année
De la raviole aux truffes, des chefs étoilés aux exploitations familiales, des musées aux projets urbains, Valence Romans démontre que la gastronomie est bien plus qu’un atout touristique : c’est une identité vivante, partagée et en constante évolution. Le festival en est la vitrine, mais chaque jour de l’année, les tables, les marchés, les fermes et les musées racontent la même histoire : celle d’un territoire qui a choisi de se définir par le goût! :)
*invitation voyage presse*
Adèle PeychesPassionnée de gastronomie et toujours en quête de nouvelles pépites culinaires, j'ai d'abord suivi des études de droit avant de revenir à mon premier amour : le goût des bons produits et le plaisir du partage autour de la table :)
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