Quelle quantité de protéines un aliment doit-il contenir pour être vraiment “riche en protéines” ?

lundi 18 août 2025 18:35 - Patricia González
Quelle quantité de protéines un aliment doit-il contenir pour être vraiment “riche en protéines” ?

Aujourd’hui, il semble que tout soit “protéiné”: biscuits, yaourts, céréales, barres, même certaines glaces. À croire que si un produit ne contient pas de protéines, il n’a plus sa place dans notre panier. Mais est-ce qu’un produit peut se dire “riche en protéines” juste parce qu’il en contient un peu? Pas vraiment. Derrière cette mention, il y a des règles précises. Et si vous apprenez à les décrypter, vous ne tomberez plus dans le piège du marketing.


“Source de protéines” ou “riche en protéines”: que dit la loi?

En Europe, ce sont les textes officiels qui encadrent l’utilisation des mentions nutritionnelles comme “riche en protéines” ou “source de fibres”. Plus précisément, le règlement (CE) n°1924/2006 définit ce qu’un produit peut (ou ne peut pas) afficher sur son emballage.

✅ Pour être "source de protéines", un produit doit tirer au moins 12 % de son apport énergétique des protéines.

✅ Pour être "riche en protéines", ce chiffre passe à 20 %.

Et attention: il ne s’agit pas du nombre de grammes de protéines pour 100 g, mais bien du pourcentage d’énergie totale que ces protéines apportent. C’est une distinction importante qui permet d’éviter les étiquettes trompeuses.

Un exemple simple pour comprendre

Imaginons un yaourt qui apporte 100 kcal et contient 10 g de protéines.

→ 10 g de protéines = 40 kcal (puisque 1 g de protéine = 4 kcal)

→ Résultat: 40 % de l’énergie vient des protéines → donc ce yaourt peut être étiqueté “riche en protéines”.

À l’inverse, un yaourt avec seulement 3 g de protéines (soit 12 kcal) ne pourrait revendiquer qu’un statut de “source de protéines”, tout juste.

Le piège de l’effet “halo santé”

Un produit “riche en protéines” n’est pas forcément sain. C’est là que réside le piège marketing. Certaines barres ou snacks riches en protéines sont aussi bourrés de sucres, d’additifs ou de graisses peu recommandables. Ce qu’on appelle l’effet halo: parce qu’un produit a une qualité mise en avant (ici, les protéines), on pense que tout le reste est bon aussi. Ce qui est loin d’être toujours le cas.

➡️ Un seul bon point nutritionnel ne suffit pas à qualifier un produit de “bon pour la santé”.

Faut-il consommer plus de protéines?

Les protéines sont essentielles: elles participent à la construction des muscles, à la réparation des tissus, à la production d’enzymes et d’hormones. Mais en consommer “toujours plus” n’est pas toujours utile.

➡️Les besoins varient selon les personnes. En moyenne, on recommande 0,8 g de protéines par kilo de poids corporel et par jour. Cette quantité peut augmenter selon l’âge, l’activité physique ou certains états de santé.

➡️Et toutes les protéines ne se valent pas. Les protéines animales comme celles de l’œuf ou du lait ont une meilleure qualité biologique (meilleur profil en acides aminés essentiels et meilleure digestibilité) que certaines protéines végétales issues de produits ultra-transformés.

Et les vrais aliments riches en protéines alors?

Pas besoin d’étiquette pour savoir qu’un œuf, du poisson, des légumineuses, des lentilles ou du fromage contiennent naturellement des protéines.

➡️ Ces aliments font partie d’une alimentation équilibrée depuis toujours, sans marketing tape-à-l’œil. Les connaître et les inclure régulièrement permet de couvrir ses besoins sans tomber dans les pièges des produits industriels.

En résumé

Un aliment peut être appelé “source de protéines” s’il tire au moins 12 % de ses calories des protéines, et “riche en protéines” à partir de 20 %.

Mais ce n’est pas une garantie de qualité nutritionnelle: regardez aussi les sucres, les graisses, les additifs…

Astuce: pour faire un choix éclairé, lisez la liste des ingrédients et privilégiez les aliments peu transformés, riches en nutriments, pas seulement en protéines.

Patricia GonzálezPatricia González
Passionnée par la cuisine et la bonne nourriture, ma vie se divise entre des mots soigneusement choisis et des cuillères en bois. Responsable, mais distraite. Journaliste et rédactrice avec plusieurs années d’expérience, j’ai trouvé mon coin idéal en France, où je travaille en tant que rédactrice pour Petitchef. J'adore le bœuf bourguignon, mais ma mère me manque et son salmorejo me manque. Ici, je combine mon amour pour l'écriture et les saveurs succulentes pour partager des recettes et des histoires de cuisine que j'espère t'inspireront. J'aime la tortilla avec de l'oignon et peu cuite :)

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