Le vin aussi concerné par les polluants : ce qu’il faut savoir

Un petit verre de rouge au dîner, une gorgée de rosé au soleil… Le vin, en France, c’est bien plus qu’une boisson. C’est un art de vivre, une tradition, un plaisir partagé. Mais ces derniers jours, une nouvelle vient troubler la tranquillité de nos apéros: plusieurs études révèlent la présence massive de PFAS dans les vins européens, ces fameux “polluants éternels” dont on entend de plus en plus parler.
Alors, faut-il paniquer? Arrêter de trinquer? On fait le point sur ce que l’on sait aujourd’hui — et surtout, sur ce qu’on peut faire à notre échelle!
C’est quoi exactement, les PFAS?
Derrière ce nom un peu barbare (pour "substances per- et polyfluoroalkylées"), se cachent des composés chimiques très résistants, utilisés dans l’industrie depuis les années 1950. Ils servent à rendre des matériaux antiadhésifs, imperméables ou résistants à la chaleur. On les retrouve dans les poêles, les vêtements techniques, les emballages… mais aussi dans certains pesticides.
Le problème? Ces substances ne se dégradent quasiment pas. D’où leur surnom de “polluants éternels”. Une fois dans l’environnement, elles s’infiltrent partout: dans l’eau, les sols, les plantes… et donc dans notre alimentation.
Du PFAS dans le vin: ce que disent les études
Une analyse menée en Allemagne sur une soixantaine de vins européens a mis en évidence la présence systématique de PFAS, en particulier du TFA (acide trifluoroacétique), un sous-produit de ces substances. Et pas en quantités anecdotiques.
Selon Reporterre, le TFA aurait été détecté dans 100 % des échantillons analysés, avec des taux plus élevés dans les vins produits après les années 1980. Pourquoi cette période? Parce que c’est à ce moment-là que l’usage de pesticides fluorés a explosé dans les vignobles.
L’étude pointe également du doigt la persistance de ces résidus malgré les méthodes de vinification et de filtration. En clair: le produit final n’échappe pas à la contamination.
Quels sont les risques pour la santé?
Les PFAS sont aujourd’hui suspectés — et parfois confirmés — d’avoir des effets sur la santé même à faible dose. Parmi les préoccupations les plus sérieuses :
- des troubles de la fertilité,
- un impact sur le système hormonal,
- des atteintes du foie et du rein,
- un affaiblissement du système immunitaire.
L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) recommande déjà une réduction drastique de l’exposition à ces substances, qui s’accumulent dans le corps au fil du temps.
Selon Midi Libre, “aucun effet direct n’est identifié pour l’instant à partir de la consommation de vin seul, mais c’est la multiplication des sources d’exposition qui pose problème”.
Que peut-on faire en tant que consommateur?
Pas facile de se sentir concerné sans céder à l’angoisse. Mais quelques gestes simples peuvent déjà aider :
- Se tourner vers des vins bio, naturels ou biodynamiques, qui limitent l’usage (voire excluent) les pesticides chimiques. Ce n’est pas une garantie “zéro PFAS”, mais ça réduit considérablement le risque.
- Varier ses sources d’alcool et d’alimentation pour éviter l’effet “cumul”.
- Soutenir les vignerons engagés dans une transition écologique, en privilégiant les circuits courts et les labels de qualité exigeants.
Et bien sûr, ne pas diaboliser le vin, mais le consommer en connaissance de cause. Comme souvent, c’est la régularité et la dose qui comptent!
En résumé: trinquer, oui… mais en restant informé
Personne n’a envie de lever son verre en pensant à des substances toxiques. Et pourtant, les PFAS sont là, discrets, invisibles, mais bien présents. Le vin n’est qu’un exemple parmi d’autres, qui rappelle combien nos choix alimentaires sont liés à des pratiques agricoles plus larges.
Ce n’est pas une raison pour jeter la bouteille à la mer (surtout si c’est un bon millésime), mais une invitation à réfléchir à ce qu’on boit et à soutenir ceux qui cultivent autrement.
Et puis, soyons honnêtes: un bon verre de vin partagé avec de bons produits de saison, c’est encore meilleur quand on sait qu’il respecte un peu plus notre santé… et celle de la planète :)
Sources :
Reporterre – Les vins européens massivement contaminés par les PFAS
Pleinchamp – Les vins européens très contaminés et de plus en plus au TFA, un polluant éternel
Midi Libre – Des vins massivement contaminés aux PFAS: qu’est-ce que le TFA?
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Passionnée de gastronomie et toujours en quête de nouvelles pépites culinaires, j'ai d'abord suivi des études de droit avant de revenir à mon premier amour : le goût des bons produits et le plaisir du partage autour de la table :)
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