Les gestes qui vous mettent mal à l’aise dans un restaurant japonais (et qu’on fait presque tous sans le savoir)

lundi 24 novembre 2025 08:15 - Patricia González
Les gestes qui vous mettent mal à l’aise dans un restaurant japonais (et qu’on fait presque tous sans le savoir)

Au Japon, manger n’est pas seulement “s’alimenter”: c’est un moment de calme, d’attention et de respect. Chaque geste compte, chaque mouvement a un sens. Et si un étranger ne sera jamais grondé — les Japonais sont trop polis pour cela — connaître ces petites règles évite bien des maladresses… et rend l’expérience infiniment plus riche.

Car derrière un bol de riz, une serviette chaude ou une simple paire de baguettes, se cache toute une philosophie du repas. Une harmonie silencieuse qu’on peut facilement perturber… sans même s’en rendre compte.


1. Utiliser l’oshibori pour se rafraîchir le visage

Quand on arrive, on vous donne une petite serviette humide. On a tous envie de se l’appliquer sur le visage ou de s’essuyer un peu. Sauf qu’au Japon, l’oshibori sert juste à se nettoyer les mains avant de manger.

Rien de dramatique si vous vous trompez, mais pour eux, ce petit geste symbolise le fait d’arriver “propre” et disponible au repas. C’est une manière de dire : ok, je laisse ma journée derrière moi.

2. Planter les baguettes dans le riz

On le fait sans réfléchir : on veut faire une pause, hop, on plante les baguettes dans le bol. Sauf qu’au Japon, ça rappelle un rituel funéraire.

Pas besoin d’en faire un drame : pose simplement les baguettes sur un petit support (hashioki) ou à défaut, à côté de ton bol. Ça suffit.

3. Commencer à manger avant la personne la plus âgée

Dans beaucoup de familles japonaises, on attend que la personne la plus âgée (ou la plus respectée) prenne ses baguettes avant de commencer. C’est juste une petite marque de respect, rien de solennel.

Et ça donne un rythme au repas : tout le monde démarre ensemble.

4. Laisser un pourboire

C’est l’un des chocs culturels classiques. Chez nous, laisser un pourboire, c’est sympa. Là-bas, ça peut mettre mal à l’aise.

Pourquoi ? Parce que le bon service n’est pas un “plus”, c’est normal. Il ne se monnaye pas. Un simple gochisousama deshita (“merci pour ce repas”) fait mille fois plus plaisir.

5. Se passer de la nourriture de baguettes à baguettes

Tu veux partager un morceau ? Tu le tends directement avec les baguettes ?

Au Japon, ce geste renvoie lui aussi à une cérémonie funéraire.

La solution est toute simple :

  • tu poses la nourriture dans une assiette intermédiaire, ou
  • tu utilises le dos de tes baguettes pour servir.

Personne ne t’en voudra si tu te trompes, mais c’est bon à savoir.

6. Porter un parfum trop fort

On n’y pense jamais.

Pourtant, dans un restaurant japonais, les odeurs font partie du repas : le riz chaud, le bouillon, le thé, le poisson frais…

Un parfum très présent peut casser tout ça, un peu comme si tu mettais de la musique trop forte au cinéma.

Pas besoin de venir sans odeur du tout, juste éviter les parfums qui prennent beaucoup de place.

7. Tremper totalement le sushi dans la sauce soja

Là, on est nombreux à se reconnaître.

On attrape un sushi, on le plonge dans la sauce jusqu’à ce que ça goutte… alors qu’au Japon, c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire.

Le riz ne doit jamais toucher la sauce.

On trempe juste un coin du poisson, légèrement, et on mange d’une seule bouchée.

Ce n’est pas un caprice : chaque sushi est déjà assaisonné au millimètre près. Trop de soja, et tout l’équilibre disparaît.

8. Et au final: ce n’est pas une “étiquette stricte”, c’est une manière d’être

Ce qui peut nous paraître très codifié fait simplement partie du quotidien là-bas :

tenir son bol, ne pas déplacer les assiettes, parler doucement, remercier en début et fin de repas…

Ce n’est pas une question de règles.

C’est une question d’attention.

Et c’est ça qui rend l’expérience si belle quand on comprend comment ça fonctionne.

Patricia GonzálezPatricia González
Passionnée par la cuisine et la bonne nourriture, ma vie se divise entre des mots soigneusement choisis et des cuillères en bois. Responsable, mais distraite. Journaliste et rédactrice avec plusieurs années d’expérience, j’ai trouvé mon coin idéal en France, où je travaille en tant que rédactrice pour Petitchef. J'adore le bœuf bourguignon, mais ma mère me manque et son salmorejo me manque. Ici, je combine mon amour pour l'écriture et les saveurs succulentes pour partager des recettes et des histoires de cuisine que j'espère t'inspireront. J'aime la tortilla avec de l'oignon et peu cuite :)

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