E.coli : l’origine des intoxications alimentaires confirmée dans l’Aisne, la vigilance reste de mise

jeudi 3 juillet 2025 10:50 - Adèle Peyches
E.coli : l’origine des intoxications alimentaires confirmée dans l’Aisne, la vigilance reste de mise

Depuis plusieurs semaines, l’agglomération de Saint-Quentin (Aisne) est confrontée à une grave série d’intoxications alimentaires, causées par la bactérie E.coli. Trente personnes ont été touchées, dont une enfant de 11 ans, tragiquement décédée à la mi-juin. Après des investigations sanitaires approfondies, la préfecture de l’Aisne a annoncé mercredi la confirmation d’un lien direct entre ces cas et la viande commercialisée dans plusieurs boucheries locales.


Un lien “irréfutable” avec les boucheries fermées

Selon les analyses de séquençage génomique menées par l’Agence Régionale de Santé des Hauts-de-France et la préfecture, la même souche d’E.coli a été identifiée chez les malades et dans les échantillons prélevés sur des plans de travail, des outils de découpe ou encore dans la viande de cinq boucheries fermées préventivement. Ces résultats apportent, d’après la préfecture, une « preuve irréfutable » du rôle de ces boucheries dans la contamination.

Si la cause précise de cette contamination n’est pas encore connue, les autorités soulignent que des manquements à l’hygiène ont été constatés dans certaines de ces enseignes, tandis que d’autres avaient pourtant passé des contrôles sanitaires sans alerte quelques jours avant la découverte de la bactérie.

Une situation toujours sous haute surveillance

À ce stade, quatre personnes restent hospitalisées, dont trois enfants dont l’état de santé est jugé non préoccupant. La préfète de l’Aisne, Fanny Anor, s’est dite soulagée d’avoir identifié et fermé rapidement les établissements à risque, ce qui devrait permettre de freiner la propagation de nouvelles contaminations.

Les consommateurs sont toutefois invités à rester extrêmement vigilants. Toute viande achetée dans les boucheries concernées depuis le 1er juin doit être jetée, même congelée, car la congélation ne tue pas la bactérie E.coli. Il est également recommandé de nettoyer soigneusement les réfrigérateurs et de respecter une hygiène stricte des mains afin d’éviter des contaminations secondaires au sein des foyers.

Une enquête judiciaire en cours

Si la responsabilité des boucheries est désormais établie au niveau sanitaire, l’enquête judiciaire a pris le relais. Confiée au pôle de santé publique du parquet de Paris, elle vise à déterminer précisément les responsabilités pénales, notamment en cas de manquement à la sécurité alimentaire. Les chefs d’accusation évoqués sont lourds : homicide involontaire, blessures involontaires, mise en danger de la vie d’autrui et tromperie aggravée.

Pour l’instant, cinq boucheries et un supermarché restent fermés. Une seule a pu rouvrir après de nouveaux contrôles. Les analyses et les investigations se poursuivent afin de garantir la sécurité des consommateurs.

Un rappel des bons gestes

Enfin, les autorités rappellent les règles d’hygiène élémentaires qui permettent de limiter le risque d’intoxication alimentaire :

  • toujours bien cuire la viande
  • nettoyer soigneusement les plans de travail
  • se laver les mains avant et après la manipulation de denrées crues
  • jeter tout produit douteux

Une vigilance renforcée s’impose, alors même que la viande reste un produit sensible en cas de rupture de la chaîne du froid ou de pratiques d’hygiène insuffisantes.

Adèle PeychesAdèle Peyches
Responsable éditoriale qui a seulement hâte de l’hiver pour manger des raclettes!
Passionnée de gastronomie et toujours en quête de nouvelles pépites culinaires, j'ai d'abord suivi des études de droit avant de revenir à mon premier amour : le goût des bons produits et le plaisir du partage autour de la table :)

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