Cette tradition d’Halloween cache un passé surprenant que vous n’avez jamais appris à l’école

vendredi 31 octobre 2025 08:15 - Patricia González
Cette tradition d’Halloween cache un passé surprenant que vous n’avez jamais appris à l’école

Impossible d’imaginer Halloween sans elle: la citrouille sculptée trônant sur le rebord d’une fenêtre, éclairée de l’intérieur par une bougie vacillante. Chaque 31 octobre, elle envahit les rues, les cuisines, les vitrines et les réseaux sociaux. Mais comment ce simple fruit du potager est-il devenu l’icône incontestée de la nuit la plus mystérieuse de l’année?


Des champs celtes aux légendes irlandaises

Bien avant d’être un symbole d’Halloween, la citrouille n’existait même pas dans les traditions européennes. Les origines de cette coutume remontent à la fête celtique de Samhain, célébrée il y a plus de 2 000 ans en Irlande et en Écosse.

➡️ Samhain marquait la fin de la saison des récoltes et l’entrée dans la “moitié sombre” de l’année. Les Celtes pensaient alors que, cette nuit-là, la frontière entre le monde des vivants et celui des morts s’effaçait.

Pour se protéger des esprits errants, ils sculptaient des lanternes dans des navets ou des betteraves et allumaient de grands feux. Ces lumières étaient censées éloigner les âmes perdues.

Au fil du temps, cette pratique s’est mêlée aux célébrations chrétiennes de la Toussaint. Les feux rituels et les lanternes sont restés, mais ils ont pris une dimension plus symbolique : celle de la mémoire et de la lumière face à l’obscurité.

La légende de Jack-o’-Lantern

C’est en Irlande qu’est née la légende qui allait faire de la citrouille le visage d’Halloween. On raconte l’histoire de Jack, un fermier rusé mais avare, qui aurait réussi à duper le diable à plusieurs reprises. À sa mort, ni le paradis ni l’enfer ne voulurent de lui. Condamné à errer éternellement, il reçut du diable une braise incandescente qu’il plaça dans un navet creux pour s’éclairer.

➡️ Depuis ce jour, “Jack of the Lantern” — ou Jack-o’-Lantern — hanterait les campagnes à la recherche d’un refuge.

Pendant des siècles, les Irlandais ont sculpté des visages dans des navets pour commémorer cette histoire et chasser les mauvais esprits. Mais c’est en traversant l’Atlantique que la légende allait changer de forme… et de matière.

Le grand voyage vers l’Amérique

Au XIXe siècle, des milliers d’Irlandais émigrent aux États-Unis, emportant avec eux leurs coutumes. En arrivant sur le continent américain, ils découvrent un nouveau fruit : la citrouille.

✔️ Plus grande, plus facile à creuser et bien plus lumineuse qu’un navet, elle s’impose naturellement comme le nouveau support des lanternes d’Halloween.

C’est ainsi qu’est née la Jack-o’-Lantern moderne, sculptée dans une citrouille et illuminée de l’intérieur.

Ce simple changement de légume a transformé une légende paysanne en symbole mondial, devenu emblématique des fêtes d’automne.

L’arrivée d’Halloween en Europe et en France

Longtemps perçue comme une fête “américaine”, Halloween a fait son retour en Europe à la fin du XXe siècle, portée par les films, les séries et la culture populaire.

Mais contrairement à une idée reçue, elle ne remplace pas nos traditions — elle s’y superpose.

En Espagne, au Royaume-Uni ou en France, les citrouilles décorées cohabitent avec la Toussaint. On les retrouve sur les balcons, dans les écoles et jusque dans les pâtisseries, où elles inspirent gâteaux, soupes et tartes d’automne.

Dans les régions rurales françaises, la citrouille avait déjà une place dans la cuisine : purées, potages, gratins… Elle a simplement troqué son rôle culinaire pour un instant sa fonction décorative — tout en gardant sa chaleur et sa convivialité.

Pourquoi la citrouille nous fascine autant

Si la citrouille sculptée nous captive, c’est parce qu’elle met en scène un contraste universel : l’ombre et la lumière.

➡️ Dans l’obscurité d’octobre, la flamme tremblotante à l’intérieur d’un visage grimaçant évoque la frontière fragile entre peur et émerveillement.

Son pouvoir visuel tient à cette dualité : à la fois inquiétante et joyeuse, effrayante mais chaleureuse. En allumant une citrouille, on met la nuit à distance, on la transforme en jeu, en lumière apprivoisée.

C’est aussi un rituel collectif : on creuse, on dessine, on rit… et on ravive un geste millénaire, celui d’allumer une flamme pour repousser les ténèbres ;) 

Patricia GonzálezPatricia González
Passionnée par la cuisine et la bonne nourriture, ma vie se divise entre des mots soigneusement choisis et des cuillères en bois. Responsable, mais distraite. Journaliste et rédactrice avec plusieurs années d’expérience, j’ai trouvé mon coin idéal en France, où je travaille en tant que rédactrice pour Petitchef. J'adore le bœuf bourguignon, mais ma mère me manque et son salmorejo me manque. Ici, je combine mon amour pour l'écriture et les saveurs succulentes pour partager des recettes et des histoires de cuisine que j'espère t'inspireront. J'aime la tortilla avec de l'oignon et peu cuite :)

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