Protéines : les Français en sont convaincus… mais mangent-ils vraiment ce qu’il faut ?
Les protéines n’ont jamais autant fait parler d’elles. Énergie, muscles, satiété, santé globale… elles sont devenues un pilier de l’alimentation moderne, du sportif occasionnel à la personne âgée. Et pourtant, derrière ce consensus apparent, une réalité plus nuancée se dessine.
C’est ce que révèle l’étude MeatLab 2025 – Les protéines, menée par OpinionWay pour Charal, qui a interrogé à la fois 1 000 Français et 150 professionnels de santé. Résultat: si les protéines sont largement reconnues comme essentielles, les carences augmentent, selon les médecins. Décryptage.
Les protéines, un réflexe bien ancré dans l’esprit des Français
Quand on parle de protéines, les Français ne semblent pas hésiter longtemps. Dans l’étude, 83 % des personnes interrogées associent spontanément les protéines à l’alimentation, et plus précisément à la viande, avant même d’évoquer les bénéfices santé ou le sport.
Cette association est loin d’être anodine. La viande reste, dans l’imaginaire collectif, la première source de protéines, perçue comme essentielle à l’équilibre nutritionnel et au plaisir de manger. D’ailleurs, 57 % des consommateurs de viande déclarent en manger autant ou plus qu’avant, notamment parce qu’ils la jugent indispensable à leur santé.
Des protéines jugées indispensables pour la santé
Sur le principe, le message est bien passé. 81 % des Français estiment qu’une alimentation riche en protéines est essentielle pour être en bonne santé.
Dans le détail, ils attribuent aux protéines plusieurs rôles clés :
- une source d’énergie (61 %),
- le maintien ou la prise de masse musculaire (53 %),
- une meilleure récupération après l’effort (33 %),
- une sensation de satiété plus durable (32 %),
- et même un renforcement du système immunitaire (28 %)
Autrement dit, les protéines sont perçues comme un nutriment “à tout faire”, indispensable au quotidien, et pas uniquement réservé aux sportifs.
Pourtant, les professionnels de santé tirent la sonnette d’alarme
C’est là que l’étude devient particulièrement intéressante. Car si les Français pensent bien faire, les professionnels de santé observent une réalité plus préoccupante.
Un médecin sur deux déclare constater une augmentation des cas de carences en protéines ces dernières années.
. Ces carences se manifestent par des signes très concrets : perte de masse musculaire, fatigue chronique, retard de cicatrisation ou fragilité immunitaire.
Les populations les plus concernées ? Les personnes âgées et les personnes en situation de précarité, chez qui les apports peuvent être insuffisants ou mal répartis sur la journée.
On peut donc être convaincu de l’importance des protéines… sans en consommer suffisamment ou correctement.
Quelles sources de protéines sont jugées les plus efficaces?
Dans l’esprit des Français, la viande rouge arrive en tête des aliments les plus riches en protéines, avec une estimation moyenne de 25 g pour 100 g. Elle est suivie par les œufs, la volaille, les légumineuses et les produits laitiers.
Les professionnels de santé, eux, confirment la place centrale des œufs et des viandes (blanches et rouges) parmi les aliments les plus protéinés.
Mais leur discours va plus loin : ils insistent sur la nécessité de diversifier les sources, en combinant protéines animales et végétales.
Produits enrichis et protéines en poudre: utiles ou pas?
Autre enseignement clé de l’étude : les produits enrichis en protéines (barres, boissons, yaourts, poudres) suscitent un avis mitigé.
Chez les consommateurs, ces produits sont souvent consommés pour se donner de l’énergie, par goût ou pour la récupération sportive.
Mais du côté des professionnels de santé, le message est clair : ils ne sont pas jugés plus efficaces que les aliments naturellement riches en protéines.
En cas de carence, 90 % des professionnels recommandent en priorité une alimentation naturellement riche en protéines, animales et/ou végétales, avant de se tourner vers des produits enrichis ou des compléments.
Quelle quantité de protéines viser au quotidien?
Sur les recommandations, un consensus se dégage. La majorité des professionnels de santé conseillent entre 0,8 et 1 g de protéines par kilo de poids corporel et par jour pour un adulte en bonne santé, en ligne avec les repères de l’Anses (0,83 g/kg/jour).
Mais ils insistent aussi sur deux points essentiels :
- adapter l’apport à l’âge, au mode de vie et à l’activité physique,
- répartir les protéines sur l’ensemble des repas, et pas uniquement le soir.
Ce que révèle vraiment l’étude
En filigrane, cette enquête met en lumière un paradoxe très actuel :
➡️les protéines sont reconnues comme essentielles, mais leur consommation reste parfois mal ajustée.
Entre idées reçues, habitudes alimentaires et manque de variété, certains publics passent à côté de leurs besoins réels, malgré une bonne intention de départ. Pour les professionnels de santé, la priorité n’est donc pas d’ajouter des produits transformés, mais de revenir à une alimentation simple, diversifiée et mieux répartie.
L’étude MeatLab 2025 montre que les protéines occupent une place centrale dans l’alimentation des Français
Tant sur le plan symbolique que nutritionnel. Mais elle rappelle aussi que savoir qu’un nutriment est important ne suffit pas toujours à couvrir ses besoins.
Mieux choisir ses sources, varier les apports, répartir les protéines sur la journée et adapter les quantités à son profil restent les clés d’une alimentation réellement équilibrée. Et parfois, ce sont les bases — œufs, viandes, légumineuses, produits laitiers — qui font le plus de bien, loin des promesses marketing.
Adèle PeychesPassionnée de gastronomie et toujours en quête de nouvelles pépites culinaires, j'ai d'abord suivi des études de droit avant de revenir à mon premier amour : le goût des bons produits et le plaisir du partage autour de la table :)
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