Saviez-vous qu’il était possible de recourir aux statistiques pour anticiper le prix d’un vin, notamment dans le cadre d’une vente aux enchères? Oui? Non?
Normalement, vous vous dites, au choix :
Hélas, il m’incombe de vous dire que…vous avez tort dans les deux cas (!). Du moins si l’on se fie au papier d’Orley Ashenfelter (Economiste issu de Princeton et ancien de l’American Economic Review) intitulé “Grape Expectation”.
Une simple formule à apprendre Parker par coeur
Selon Orley Ashenfelter donc, l’équation est simple :Qualité du vin = 12.145 + 0.00117 x précipitations hivernales (en mm) + 0.034111 x (température moyenne durant la période de croissance de la vigne) – 0.0386 x précipitations durant les vendanges (en mm).
C’est cela la fameuse formule “magique” permettant de prédire que tel ou tel millésime sera ou non un des millésimes “du siècle”.
Trop beau pour être vrai? La formule à l’épreuve des faits?
La formule a eu son heure de gloire dans le New York Times en 1990, où dans un long article, Ashenfelter décrivait que le millésime 1989 de Bordeaux nous offrirait les “vins du siècle” alors même qu’aucune Robert Parker n’avait encore gouté les vins qui n’en étaient qu’à leur troisième mois d’élevage. Plus fort encore, Ashenfelter affirmait que le millésime 1990 serait “encore meilleur”. (Les plus perspicaces d’entre vous auraient sans nul doute objecté à l’époque qu’il ne pouvait y avoir qu’un millésime du siècle par siècle mais bon, passons…)
Et pour lui donner raison après coup, 1989 s’avéra un excellent millésime et 1990 fut encore meilleur! Depuis, même si peu d’?nologues et de critiques accordent du crédit à cette formule, force est de constater qu’elle est, l’épreuve des faits, un outil “utile” pour se faire une idée de la qualité des vins d’un millésime donné.
Qu’en pensez-vous?
Je me surprends à rêver d’une terrible polémique opposant les statisticiens de l’INSEE et leurs anciens camarades de prépa MP aux vignerons, amateurs et ?nologues… mais en vérité tous les avis m’intéressent .